« Notre travail, c’est de transformer l’information en renseignement »

Hélène, 32 ans, est commissaire analyste depuis plusieurs années au SGRS. Elle nous parle de la nature de son travail, de son parcours et de ses motivations.

En quoi consiste le travail du commissaire analyste ?

Le commissaire analyste a pour mission d’analyser des informations qui proviennent de différentes sources et de les transformer en renseignement. Le travail peut soit être thématique, par exemple, porter sur l’extrémisme politique ou religieux, soit être géographique, porter sur un pays ou un ensemble de pays donnés. Mon travail est géographique. Le but est de développer un niveau de connaissance et d’expertise qui permette de faire des liens et d’identifier les éléments qui ont une importance pour les intérêts de la Belgique.

Comment traitez-vous cette masse d’informations ?

Nous devons trier une masse d’informations de différentes sources. Toutes les informations ne sont pas pertinentes, soit parce qu’elles n’affectent que peu les intérêts belges, soit parce que l’information en elle-même n’est pas fiable. Il y a par exemple beaucoup de désinformation qui circule. Mais avec une certaine connaissance de la zone que l’on traite, cela devient plus facile de faire la part des choses. Nous devons apprendre l’histoire de la zone, les forces politiques en présence, les enjeux sécuritaires, etc. C’est aussi ce qui nous permet de faire des liens entre différents évènements.

Vous formulez des recommandations ?

Le but du renseignement c’est d’anticiper les menaces à l’encontre des intérêts belges. Par exemple si des militaires belges sont déployés à l’étranger et que nous possédons des informations qui nous font penser qu’un évènement pourrait survenir, nous rédigeons une analyse qui sera transmise aux autorités compétentes

Quel est votre parcours et comment êtes-vous arrivée au Service ?

J’ai étudié les sciences politiques et j’ai toujours eu un intérêt pour les relations internationales.  A l’époque, lorsque le concours a été publié sur le site Selor, le poste m’a tout de suite attirée, même si mon intérêt premier ne portait pas spécialement sur le monde du renseignement ou le domaine militaire. On retrouve des profils très différents dans cette fonction puisque la sélection est ouverte à toute personne qui est diplômée d’un Master. Certains de mes collègues ont étudié l’histoire, la finance, l’économie … Il y a une forte diversité de profils, sans compter le mélange entre militaires et civils. C’est un milieu de travail très enrichissant et je pense, assez unique.

Qu’est-ce qui vous motive particulièrement dans votre travail ?

D’une part, à titre personnel je trouve que les sujets que je traite sont très intéressants. Et c’est un poste qui permet d’allier travail intellectuel, réunions bilatérales (avec les services d’autres pays), et déplacements sur le terrain. Mais surtout je sais que mon travail est utile à la défense des intérêts belges. Il participe à l’autonomie de décision de notre pays dans un mode de plus en plus complexe.

Quels sont les qualités nécessaires pour être un bon commissaire analyste ?

Il faut faire preuve de discernement, d’autonomie, mais aussi être capable de travailler en équipe parce que certains sujets sont transversaux. Il faut être rigoureux et réactif.  La connaissance de l’Anglais est indispensable parce que nous recevons beaucoup d’informations de partenaires étrangers, comme nos alliés de l’OTAN.

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