Pour sa première visite au Cyber Command, le ministre de la Défense Théo Francken a été accueilli ce mardi après-midi par une haie d’honneur et des spécialistes des différents métiers de la nouvelle Cyber Force.
Après avoir signé le livre d’or, le ministre a assisté à un court exposé donné par le colonel Pierre Ciparisse, directeur des opérations. Ce dernier a insisté sur l’importance du cyber espace qui est une source de menaces allant de la guerre électromagnétique jusqu’à la désinformation en passant par les menaces informatiques traditionnelles mais qui est également une source d’opportunités pour le Renseignement et la Défense. Le Cyber Command assure la protection des réseaux et des systèmes d’armes de la Défense (protect), et les défend activement en cas de cyberattaque (defend). Il collecte des informations dans le cyberespace au profit du SGRS (collect) et est prêt à mener des actions offensives (fight).
Au niveau des chiffres, le Cyber Command compte aujourd’hui 35% de personnel civil, 17% de réservistes et 13% de femmes. Il est nécessaire de doubler ses effectifs d’ici 2029 afin de faire face aux nouvelles menaces.
Le Ministre a posé plusieurs questions relatives au recrutement afin d’identifier d’éventuels freins. Le Général-major Van Strythem lui a répondu directement « Nous n’avons aucun problème à trouver des candidats. Nous n’avons pas non plus de problème avec HR, mais plutôt avec la bureaucratie ou certaines limites de recrutement qui nous ont été imposées par le passé. »
Afin d’illustrer plus concrètement les missions du Cyber Command, quelques démonstrations ont été organisées. La première concernait le « digital forensics » et les « remote operations ».
Le Ministre a pu assister à l’extraction de données depuis un ordinateur verrouillé, les mêmes techniques peuvent être utilisées pour atteindre le contenu d’un smartphone ou d’une tablette. Quand il s’agit d’utiliser des méthodes intrusives à distance, s’introduire dans une boite mail permet d’accéder à d’autres informations pertinentes sur la « cible », comme la liste de ses contacts, son agenda, etc. Et cela permet aussi d’y placer un malware qui prend le contrôle de l’ordinateur à distance. « Le darkweb regorge d’information associés à certaines adresses mail » explique Michaël, réserviste. « Si ça ne fonctionne pas, nous avons évidemment d’autres méthodes ».
Ensuite, le Ministre a pu s’entretenir avec les membres de l’équipe « Information warfare » qui analyse les tentatives d’influence et de désinformation organisées depuis l’étranger. « Nos adversaires ont de plus en plus recours à l’intelligence artificielle, non seulement pour polariser l’opinion publique, mais aussi amplifier les émotions » explique John le responsable de la cellule. Même si les campagnes de désinformation qui visent la Belgique n’ont aucune mesure avec celles dirigées contre les Pays baltes par exemple, elles montent en intensité chaque fois que la Belgique fait un don de matériel à l’Ukraine. « N’oublions pas la France, précise John, qui est devenu le nouveau terrain de jeu de la désinformation russe ».
Le ministre a été sensibilisé aux questions relatives à la guerre électronique (EW) qui concerne le brouillage des communications, des drones ou des systèmes GPS mais aussi la protection de nos soldats et des systèmes d’armes dans le spectre électromagnétique.
Finalement, nos sentinelles veillant 24/7 lui ont expliqué leur travail pour bloquer toutes tentatives d’attaque qui journellement essayent de pénétrer les réseaux de la Défense.
Il a terminé sa visite avec une présentation du colonel Gunther Godefridis, responsable de la Direction « Developpement and readiness », qui a insisté sur la place centrale de l’innovation et des partenariats dans le développement de la résilience des missions de la Défense et des Forces Armées grâce à la nouvelle Force Cyber.